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Alors que l’urgence gouvernementale est à la réduction des déficits publics et de la dette, les médecins Julie Chastang et Antoine Pelissolo s’inquiètent qu’il soit envisagé de prélever plus à ceux qui ont tout juste de quoi payer leurs cotisations. La médecine n’est pas un bien marchand. (tribune du 21 mars 2024)
Beaucoup d’habitants précaires des grandes villes cumulent les facteurs de mauvaise santé : alimentation trop coûteuse pour être équilibrée, pollution et stress de la densité urbaine, logements souvent insalubres et trop petits, et accès à la prévention et aux soins très difficile. Encore plus vulnérables sont les familles avec de jeunes enfants, les personnes âgées, et celles souffrant de handicaps physiques ou psychiques. Les troubles psychiatriques, comme la schizophrénie, sont deux fois plus fréquents en zone urbaine qu’en dehors des villes.
Face à ces facteurs de risque, notre système social de santé est la meilleure réponse pour nous protéger collectivement, notamment grâce à l’assurance-maladie, pilier de la solidarité nationale. Loin du « mirage de la gratuité universelle » (« gratuité de tout, pour tous et tout le temps »), « intenable » selon le ministre Bruno LeMaire, notre modèle permet à chacun de cotiser selon ses moyens et de recevoir selon ses besoins de santé. Nous pouvons toutes et tous, un jour, en bénéficier. Soit pour nous-même, lors d’un épisode de maladie grave ou de l’entrée dans une pathologie chronique, soit pour nos proches, ou soit encore pour notre environnement de vie en évitant des épidémies ou des désordres sociaux.
L’urgence gouvernementale est à la réduction des déficits publics et de la dette, avec en ligne de mire les agences de notation et le fameux (mais toujours introuvable et injustifiable) seuil européen des 3%. Mais, plutôt que de chercher du côté des extrêmement hauts revenus, capitaux et dividendes, et plutôt que de travailler à la pertinence des prescriptions, la solution toute trouvée est de prélever plus à ceux qui ont tout juste de quoi payer leurs cotisations et les restes à charge. Notamment pour les « responsabiliser », dit-on.
Doublement des franchises sur les médicaments d’abord, puis réflexion sur les moyens de limiter la « dérive des dépenses liées aux ALD (affections de longue durée) » ensuite. Comme si les patients souffrant de cancer,
d’insuffisance rénale ou de troubles bipolaires pouvaient, sur commande, avoir moins besoin de se soigner. Il est prouvé, à l’inverse de l’objectif visé, qu’augmenter le reste à charge sur le prix des médicaments dégrade le suivi des traitements et expose ainsi à des rechutes, in fine plus couteuses. Une enquête vient de montrer que 63% des Français ont renoncé à au moins un acte de soins depuis 2019, pour des raisons financières dans 42% des cas.Des réformes de fond pourraient rendrela santé publique plus efficace, plus juste, et même plus économe. Le modèle libéral du paiement à l’acte, accompagné d’une financiarisation accélérée de méga-cabinets de santé (en ophtalmologie, soins dentaires, consultations d’urgence sans suivi, cabines de téléconsultations, etc.), pousse à l’accumulation d’interventions de plus en rapides et déshumanisées, et aborde la médecine comme un bien marchand devant répondre à des objectifs de croissance et de rentabilité.
Avec les crises climatiques qui nous attendent, ces soins aux plus précaires nécessitent de la disponibilité, du temps et de « l’aller vers » au sein de nos villes et de nos quartiers, portés en partie par un service public accessible à tous et de proximité inexistant à ce jour. A nous de faire entendre nos voies, alors que les projections d’accès aux soins pour les années à venir s’annoncent particulièrement difficile pour demander à notre gouvernement de mettre en place sans attendre un système de santé public solide et solidaire, soutenu par l’ensemble de la nation et n’excluant personne.
Dr Julie CHASTANG, médecin généraliste en centre de santé, secrétaire générale de l’Union syndicale des médecins de centres de santé, MCU à Sorbonne Université.
Pr Antoine PELISSOLO, chef de service et professeur de psychiatrie, secrétaire national du Parti
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