#MeTooHopital : il est temps d’agir contre les violences sexuelles et sexistes dans les hôpitaux
#MeTooHopital : il est temps d’agir contre les violences sexuelles et sexistes dans les hôpitaux
Grâce au courage de certaines, le silence de plomb qui pèse depuis trop longtemps sur les violences sexuelles et sexistes (VSS) à l’hôpital semble enfin se fissurer. Les paroles se libèrent petit à petit mais nous savons bien que de réels changements ne viendront que de mesures fortes, institutionnelles et durables.
Car il est faux et mensonger de prétendre que le milieu médical est touché juste comme tous les autres milieux socio-professionnels. Depuis des décennies, voire des siècles, l’hôpital est d’une part une organisation très
pyramidale, où la cooptation est le mode privilégié des progressions de carrière, et d’autre part un lieu marqué historiquement par la domination masculine. La sexualité et son évocation étaient considérées traditionnellement comme des défouloirs acceptables, des moyens de combattre ou de conjurer le stress du métier et les confrontations quotidiennes avec la maladie et les détresses humaines. Cela jusqu’à autoriser ou étouffer les comportements les plus déviants, banalisant les moqueries, propos dégradants, gestes déplacés et parfois même de véritables agressions.
Certes, et fort heureusement, beaucoup de ces traditions inacceptables ont régressé au cours des dernières décennies. Mais les VSS n’ont pas disparu et il est encore très difficile pour les victimes de les dénoncer, par peur de ne pas être entendues et de subir des mesures de rétorsion professionnelle. Très récemment, une enquête révélait que 15% des étudiant.es en médecine avait subi des agressions sexuelles au cours de leurs études, mais que seulement 10% des victimes portent plainte. Et tous les métiers de l’hôpital sont concernés : infirmières, aides-soignantes, secrétaires, etc.
Il est donc indispensable de mettre en œuvre, dans tous les hôpitaux, un plan de lutte ambitieux contre les VSS, permettant aux victimes ou aux témoins de faire état des faits subis de manière immédiate et sécurisée, et comportant des mesures d’information, de prévention et de sanctions à la hauteur des enjeux.